Pour la première fois un câble sous-marin contrôlé par un géant américain du web (Google) a atterri en Vendée. Un deuxième géré par Facebook va suivre. Le symbole de l’appétit croissant des Gafam pour ces tuyaux de fibre optique stratégiques et indispensables à Internet.
Ce câble nommé « Dunant »
Premier câble sous-marin à connecter les États-Unis à la France
Jusqu’à présent, depuis plus de 15 ans, aucun câble sous-marin contrôlé par les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) n’a atterri dans l’Hexagone. Historiquement chasse gardée des opérateurs télécoms, ce secteur stratégique assure plus de 90% des liaisons intercontinentales, qu’il s’agisse d’Internet ou de la téléphonie mobile, a connu ces dernières années une véritable révolution avec l’arrivée des géants américains du web. Ces derniers, forts de l’inflation des échanges numériques (hausse du nombre d’internautes, explosion des objets connectés, des vidéos…), ont déboursé des milliards de dollars dans ces autoroutes sous-marines qui constituent la colonne vertébrale d’Internet. Symbole de cette dynamique : l’axe Europe-États-Unis, une des principales routes sous-marines du globe, voit son besoin de connectivité doubler tous les deux ans.
Le contrôle des fonds marins
La pose et l’exploitation des câbles sous-marins, par lesquels passe la quasi-totalité du trafic Internet mondial, a longtemps été l’apanage de grands opérateurs du secteur des télécoms réunis en consortiums. Mais les géants d’internet (Google, Facebook, Microsoft) sont en train de devenir les nouveaux bâtisseurs de ces infrastructures capitales. Google a mis en service son premier grand câble sous-marin privé, Curie, entre les Etats-Unis et le Chili. Dunant (du nom du fondateur de la Croix-Rouge Henry Dunant) sera son deuxième câble privé et il sera suivi plus tard par Equiano, entre le Portugal et l’Afrique du sud. « Il s’agit de servir nos besoins internes et ceux de nos clients qui utilisent nos services de cloud » (services d’informatique dématérialisés, dont Google est devenu un poids-lourd mondial), explique Fabien Vieau, directeur infrastructure au sein de Google.
Facebook va suivre
La premier coup d’éclat des Gafam a été l’installation du câble “Marea” reliant la Virginie (États-Unis) à Bilbao (Espagne) et cofinancé par Facebook et Microsoft. Long également de 6.600 kilomètres, il était doté de la capacité de 160 terabits par seconde. Un record qui sera battu par “Dunant”, lequel dispose d’une vitesse de transmission moyenne de 250 terabits par seconde. Et cela n’est probablement pas terminé. Selon nos informations, un deuxième câble géré par l’un des Gafam (Facebook cette fois) va atterrir en France ces prochains mois. Le projet sera officialisé dans les semaines qui viennent.